vendredi 14 août 2015

Le juste mérite le ciel par la souffrance

La croix remplie de ducats.

Les maux que Dieu nous envoie sont en réalité des  bienfaits, car en souffrant patiemment nous acquérons des mérites éternels. Chaque souffrance endurée avec patience est en quelque sorte une pierre précieuse dans notre couronne au ciel. Un célèbre prédicateur s'est servi de la comparaison suivante pour faire comprendre à ses auditeurs cette vérité fondamentale : « Supposons, dit-il, que sur le sommet d'une montagne voisine, se trouvent une grande quantité de croix en bois. Si je vous disais que chacun de vous peut en choisir une et la - considérer comme lui appartenant, à condition qu'il la porte lui-même à la maison, je crois que peu d'entre vous seraient tentés d'y aller. Mais supposons les croix creuses et remplies de ducats, ce serait autre chose : on se disputerait à qui aurait la plus lourde et la peine serait comptée pour rien. Les souffrances sont des croix de ce genre : ceux qui n'ont pas la foi et qui par conséquent ignorent les récompenses éternelles, prix des souffrances, murmurent et s'en désolent, les saints au contraire, qui connaissaient la valeur éternelle des souffrances, les aimaient et s'en réjouissaient. De là la devise de sainte Thérèse: « Seigneur! ou souffrir ou mourir! » C'est pour cette raison aussi que, au milieu de la souffrance, Job chante les louanges de Dieu en disant : «Il en est arrivé comme il a plu au Seigneur, béni soit son nom !»

Les souffrances sont un signe de la faveur divine.

Dieu, père et médecin.
Quand un père remarque des défauts dans l'enfant qu'il aime, il le punit pour lui faire perdre ses mauvaises habitudes. Si au contraire le même père remarque des fautes chez un enfant étranger, il ne le punit pas, parce que cet enfant ne lui appartient pas.
Voilà, ce que fait aussi Dieu, notre père. Lui aussi, il éprouve souvent ceux qu'il aime, en leur envoyant des souffrances et des revers, pour les purifier de leurs imperfections. Ainsi s'explique la parole de l'archange Raphaël à Tobie « Parce que tu étais agréable à Dieu, tu as dû subir l'épreuve.» S. Paul de son côté dit que le Seigneur châtie celui qu'il aime. — Quand un médecin voit qu'il peut sauver son patient, il lui fait prendre des médicaments et le soumet à la diète. S'il voit au contraire que la maladie est incurable, il permet au malade de manger ce qu'il veut. — Dieu agit de même. Voit-il qu'un pécheur peut encore être sauvé, il lui envoie des maux, qui le délivrent de toute attache criminelle aux biens de ce monde, car les souffrances lui rendent amères toutes les joies de la terre et tous les plaisirs sensuels. Quant aux pécheurs endurcis et qui ne veulent pas se corriger, Dieu les laisse faire, et ainsi l'on rencontre parfois des impies qui jouissent ici-bas d'un semblant de bonheur. C'est d'eux que Saint Augustin a dit : « Il n'y a pas de plus grand malheur que le bonheur des pécheurs », ou encore : « C'est une grande croix de n'avoir pas à porter de croix. »

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