vendredi 2 septembre 2016

Père Onésime Lacouture - 2-17 - La divinité de Jésus


SEIZIÈME INSTRUCTION
LA DIVINITÉ DE JÉSUS.

«Le grand-prêtre lui dit: Je t’adjure par le Dieu vivant de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu?  Jésus lui répondit: Tu l’as dit: mais je vous le déclare dès ce jour, vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuées du ciel.» Mt.  26-53.

Plan Remarque: (Pénitence concrète.  (Jésus s’affirme le Fils de Dieu.  Nécessité de s’en convaincre: (Il nous donne une doctrine divine.  (Il nous offre le ciel.  (Enumération des prophéties.  (Prophéties: …… (Prouvent l’intervention divine.  (Prouvent la mission divine de Jésus.  Preuves: (Leurs caractères.  (Miracles de Jésus: (Confirment les prophéties. 

(Prouvent sa divinité.

REMARQUE  Avant d’aller plus loin dans la vie de Jésus, il est bon de nous arrêter à sa divinité, non pas comme on le fait dans une classe de théologie, mais comme on doit procéder dans une méditation du coeur.  Il ne s’agit pas d’analyser les preuves de sa divinité, mais de repasser les principales pour en nourrir le coeur afin d’en tirer profit pour notre vie spirituelle.

Il est évident que la conviction pratique de la divinité de Jésus fait défaut dans les deux clergés et par suite chez les fidèles.  Il faut être à moitié convaincu pour mener une vie incolore, inodore et insipide comme tant de chrétiens le font dans tous les rangs de la société.  Que ce soit par ignorance ou par légèreté d’esprit le fait est là qu’un très grand nombre de catholiques sont saturés de principes purement naturels et conduits par une mentalité païenne.  Ils vivent parfaitement à l’aise avec les mondains, avec les protestants, avec les agnostiques, ce qu’ils ne pourraient pas faire s’ils avaient une mentalité vraiment chrétienne.  Comment peuvent-ils être convaincus de sa divinité et le servir si mal?

Je sais bien qu’en théorie on admet la divinité de Jésus, mais c’est dans la pratique qu’on le nie par des actions contraires à Jésus; c’est donc qu’elle n’est pas entrée suffisamment dans la volonté ou dans le coeur, parce que de là elle passerait sûrement dans la vie pratique et concrète.  Quand on aime une chose, cela se manifeste de toutes sortes de façons dans la vie ordinaire de chaque jour.  Ceux, par exemple, qui aiment le sport, le montrent des centaines de fois par jour, dans leurs pensées, dans leurs paroles et dans leurs actions; il en serait ainsi, si on était convaincu de la divinité de Jésus, on serait content d’y croire et de l’aimer comme notre Dieu.  C’est pour obtenir ce bon résultat que nous allons repasser les preuves de sa divinité, non pas encore une fois selon l’érudition d’une classe de théologie, mais simplement pour goûter cette fois dans le coeur ce que Dieu a fait pour nous faire croire à sa divinité en Jésus d’une façon concrète afin que cette foi passe dans toute notre vie pratique de chaque jour.  Nécessité de s’en convaincre

Nous n’avons pas besoin de la foi en la divinité de Jésus pour vivre en païen à la dérive du courant naturel de nos passions et de nos tendances humaines.  Mais dès qu’on veut vivre selon les exigences de la foi et suivre Jésus, c’est toute une révolte de la nature.  Seule une foi solide en la divinité de Jésus peut courber toutes ces résistances innées.  Jésus le dit que c’est par notre foi que nous vaincrons le monde.  Par conséquent aussi seuls ceux qui veulent vivre comme Jésus sentiront le besoin de s’affermir dans cette conviction qu’il est vraiment Dieu et qu’il faut à tout prix faire ce qu’il demande de nous quelque pénible que ce soit pour la nature.  Jésus s’affirme le Fils de Dieu et de la façon la plus catégorique et le ciel a ratifié ses affirmations par des preuves irréfutables comme nous allons voir dans les prophéties et dans les miracles, ce qu’il ne pouvait pas faire si Jésus mentait.  Repassons quelques-unes de ces affirmations.  Jo.  5-22: «Comme le Père ressuscite les morts et leur rend la vie à qui il lui plaît, ainsi fait le Fils.» «Le Père ne juge personne, mais il a donné tout pouvoir de juger au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père.» Dieu seul peut donner la vie et juger les hommes et Jésus réclame ces deux choses pour lui; c’est donc dire qu’il est vraiment Dieu comme son Père.  J.  935: A l’aveugle-né qu’il vient de guérir il demande: «Croyezvous au Fils de Dieu?» L’aveugle lui répond: «Qui est-il, Seigneur, afin que je crois en lui?» Jésus lui dit: «C’est moi qui te parle.» Dans le texte cité en tête de cette instruction, Jésus affirme le plus catégoriquement possible qu’il est Fils de Dieu et cela sur l’adjuration officielle du grand prêtre Caïphe et devant les docteurs de la Loi.  Ce n’est pas seulement une espèce d’impression que Jésus a d’être Dieu, mais il l’affirme avec une force extraordinaire et surtout le prouve par sa façon d’agir.  Il a ressuscité des morts en son nom et par sa parole; bien plus il se ressuscitera lui-même comme il l’a promis.  Jésus ne prétend pas qu’on va le croire sur parole, mais toujours il en appelle aux prophéties ou aux miracles qu’il opère pour confirmer son affirmation d’être Dieu.

Il nous donne une doctrine divine.  Sa doctrine dépasse les tendances naturelles et les lumières de la raison seule; elle veut nous faire vivre une vie toute divine comme dans le ciel; elle enseigne le mépris des créatures, le renoncement à son jugement et à sa volonté; elle loue ce que les hommes détestent et fait mépriser ce que les hommes aiment; elle n’est donc pas humaine, mais bien au-dessus de la nature humaine.  Elle exige l’amour du prochain, même des ennemis et veut qu’on leur fasse du bien.  Jamais cela ne serait entré dans la tête d’un homme laissé à lui-même.  Elle met l’amour de Dieu au-dessus de tout au monde.  Cette doctrine bien pratiquée met la paix et la charité dans le monde, comme on l’a vu dans les premiers siècles de l’Eglise.  Les païens disaient des chrétiens: «voyez comme ils s’aiment!» Tout était en commun pour eux; tous cherchaient à faire le plus de bien possible au prochain.  Les pauvres étaient alors les amis des riches.  Cette doctrine si parfaite qui apportait la vie du ciel sur la terre est évidemment de Dieu seul: c’est Jésus qui nous l’a apportée et elle est divine comme lui.  C’est quand on se décide de la suivre et de la vivre que l’on voit combien elle dépasse la nature humaine et combien il faut la grâce de Dieu pour pratiquer cette doctrine sérieusement.  Jamais aucun homme n’a pu trouver une doctrine si contraire à la façon de penser et d’agir des hommes, et cependant faisant le bonheur des hommes quand ils la pratiquent, tout en leur donnant l’idée et l’espérance solide d’une bienheureuse éternité.  Elle dépasse donc les hommes comme Jésus les dépasse: elle est divine comme Jésus est divin.  Ceux qui n’acceptent de pratiquer justement ce qui dépasse la raison, rejettent aussi dans Jésus tout ce qui dépasse l’humain donc ils renient la divinité de Jésus.  L’Ecriture est la parole de Jésus, il faut donc porter le même jugement sur elle que sur lui.  Que ceux qui ne veulent pas pratiquer l’amour des ennemis, le mépris concret des choses du monde, le renoncement à soi, en un mot, la folie de la croix, craignent pour leur salut, car ils rejettent Jésus dans la même mesure.

Il nous offre le ciel.  Pour la très grande masse des chrétiens ce mot n’a plus sa force réelle.  Comme les prêtres ne parlent jamais des limbes en expliquant le ciel, et qu’ils l’opposent toujours à l’enfer, nos gens appliquent au ciel la notion qu’ils ont des limbes; c’est un endroit juste au-dessus de l’enfer; pour eux dès qu’on ne brûle pas on est dans la vision béatifique.  Ce n’est pas vrai!  Le ciel n’est pas simplement l’absence de souffrance et la jouissance des bonnes choses créées comme sur la terre.  On voit que c’est la même erreur que pour la grâce sanctifiante, comme si elle n’était que l’absence du péché mortel.  C’est une participation réelle à la vie divine.  Eh bien!  le ciel est cette même participation réelle à la vie trinitaire dans la gloire du ciel.  Si nous pensions tous plus à ce que signifie réellement le mot ciel, il nous aiderait à admettre la divinité de Jésus.  Seul un Dieu peut nous faire participer à l’activité de Dieu, au bonheur de la Sainte-Trinité.  C’est ce bonheur que Jésus vient nous mériter et nous offrir.  Des milliers d’années avant sa venue, il commence par donner cette espérance au monde: Pas un homme n’aurait jamais pu faire cela.  L’idée est vague d’abord, mais se précise graduellement afin de préparer les hommes à accepter une vérité qui les dépasse absolument.  Ps.  35-9: «A l’ombre de tes ailes, les fils de l’homme cherchent un refuge, ils s’enivreront de la graisse de ta maison et tu les abreuveras au torrent de tes délices.  Car auprès de toi est la source de la vie, et dans ta lumière nous voyons la lumière.» Il nous faut la lumière divine de la foi sur terre et de la gloire au ciel pour voir Dieu qui est la Lumière.

Is.  5: «Je vis le Seigneur assis sur un trône haut et élevé… des Séraphins se tenaient devant lui… et ils disaient: Saint, saint, saint est Yahveh des armées, toute la terre est pleine de sa gloire.» Is.  33-15: «Celui qui marche dans la justice et qui parle avec droiture… habitera dans les lieux élevés… son pain lui sera donné et ses eaux ne tariront jamais.  Tes yeux contempleront le Roi dans sa beauté.» Le Nouveau Testament est autrement explicite.  Jean 6-40: «La volonté de mon Père qui m’a envoyé est que quiconque voit le Fils et croit en lui, ait la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour.» Jean.  14: «Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père et je vais vous préparer une place.» Jean 17: «Or, la vie éternelle est qu’ils vous connaissent, vous le seul vrai Dieu, et Jésus-Christ que vous avez envoyé… je veux que là où je suis, ceux que vous m’avez donnés soient aussi avec moi afin qu’ils contemplent ma gloire que vous m’avez donnée avant la création du monde.» 1 Cor.  2-9: «L’oeil de l’homme n’a jamais vu, l’oreille n’a point entendu et le coeur de l’homme n’a jamais compris ce que Dieu réserve à ceux qui l’aiment.» 1 Cor.  13-12: «Nous voyons maintenant à travers un miroir en énigme, mais alors, nous verrons face à face.  Maintenant je vois imparfaitement; mais alors, je connaîtrai aussi bien que je suis connu moi-même.» 1 Jean.  3-2: «Mes bien-aimés, nous sommes dès maintenant les enfants de Dieu, mais ce que nous serons un jour ne paraît pas encore.  Nous savons que lorsqu’il se montrera, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est.» Jésus nous affirme donc que nous sommes destinés à la vision béatifique et il enseigne clairement que personne ne peut arriver là que par lui.  «Personne ne vient au Père que par moi.» Il n’y a qu’un Dieu pour nous conduire au bonheur de Dieu.  Nous devons donc nous pénétrer profondément que Jésus affirme qu’il est Dieu, qu’il nous donne une doctrine divine et qu’il nous offre le ciel que personne autre ne peut donner.  Si nous acceptons un point, il faut les accepter tous!  et dans leur intégrité totale.  On ne partage pas Dieu, on ne peut pas lui dire qu’on l’accepte sur un point et qu’on ne le veut pas sur d’autres points: c’est détruire Dieu même.  preuves.

Nous avons vu les affirmations de Jésus, le divin de sa doctrine et le terme divin qu’il nous offre, voyons maintenant sur quoi s’appuie pour nous ce divin.  Nous avons la plus forte preuve que Dieu pouvait nous donner tout en nous laissant libres d’y acquiescer.  Quand on examine en détails ces preuves, un esprit sérieux ne peut pas s’empêcher de voir là la main de Dieu pour nous convaincre de la divinité de Jésus.

Les prophéties Saint Pierre, qui avec deux autres Apôtres, a vu Jésus transfiguré sur le Thabor et parlant avec Moïse et Elie, a entendu la voix du Père disant du haut du ciel: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis mes complaisances»; cependant il dit que la preuve des prophéties est encore plus forte.  2 Pierre 1-19: «Et nous entendîmes nous-mêmes cette voix qui venait du ciel, lorsque nous étions avec lui sur la montagne sainte.  Nous avons encore une preuve plus frappante dans les oracles des prophètes, sur lesquels vous faites bien d’arrêter vos yeux, comme sur une lampe qui luit dans un lieu obscur jusqu’à ce que le jour vienne à paraître et que l’étoile du matin se lève dans vos coeurs.»

Jésus lui-même dit aux Juifs de ne pas le croire sur parole mais sur ce qui est écrit de lui.  (Jean 5-46): «J’ai un témoignage plus grand que celui de Jean, car les oeuvres que mon Père m’a donné de faire rendent témoignage de moi, que le Père m’a envoyé.  Scrutez les Ecritures, puisque vous croyez y trouver la vie éternelle; ce sont elles qui rendent témoignage de moi.»

Enumération des prophéties.  Avant d’aller plus loin, repassons quelques-unes de ces prophéties, pas pour en faire une discussion comme en classe, mais encore une fois, simplement pour nous nourrir le coeur et exciter notre foi pratique.  Au début, elles sont vagues, mais se précisent avec le temps.  Ces prophéties sont sûrement authentiques puisque les livres saints ont été traduits en grec vers 300 ans avant JésusChrist et donc avant leur accomplissement.  Personne du temps ou après Jésus a pu les intercaler dans le texte primitif.  Ce point est important pour nous donner une grande confiance dans ces prophéties.  Genèse 2-15: «Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité, celle-ci te meurtrira à la tête et tu la meurtriras au talon.» Dès la chute de l’homme Dieu annonce une guerre à mort entre la race d’Adam et celle de Satan.  Genèse 22-16: «Je l’ai juré par moi-même, dit Yahweh, parce que tu as fait cela et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique, je te bénirai, je multiplierai ta postérité comme les étoiles du ciel et comme le sable de la mer; et ta postérité possédera la porte de ses ennemis: «En ta postérité seront bénies toutes les nations de la terre.» Or Jésus est un descendant d’Abraham.  Genèse 26-14: à Isaac: «Je tiendrai le serment que j’ai fait à Abraham ton père.  Je multiplierai ta postérité comme les étoiles du ciel et je donnerai à ta postérité toutes ces contrées, et en ta postérité seront bénies les nations de la terre.» Dieu indique que le Messie descendra d’Isaac.  Il dit la même chose à Jacob, 26-13.  Genèse 49-8: «Toi, Juda, tes frères te loueront; ta main sera sur le cou de tes ennemis, les fils de ton père se prosterneront devant toi.  Le sceptre ne s’éloignera pas de Juda, ni le bâton de commandement d’entre ses pieds, jusqu’à ce que vienne Schiloh (le Pacificateur); c’est à lui que les peuples obéiront. 

Nous avons là la première indication du temps de la venue du Messie.  Les grands-prêtres diront à Pilate: «Nous n’avons pas d’autre roi que César!» Le sceptre était donc passé en des mains étrangères et les Juifs savaient que le temps du Messie était venu.  Voici maintenant un élément extraordinaire qui est introduit dans les prophéties: la passion et la mort ignominieuse du Messie.  Jamais des hommes auraient traité leur héros de cette façon pour le glorifier.  Les hommes en sont scandalisés et ils regardent tout cela comme folie.  Cela ne peut venir que de Dieu.  David Ps.  21: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné?  Qu’il s’abandonne à Yahweh, qu’il le sauve, qu’il le délivre puisqu’il l’aime!  (C’est justement ce que diront les Juifs au pied de la croix de Jésus).  Autour de moi sont de nombreux taureaux… il ouvrent contre moi leur gueule… tu me couches dans la poussière de la mort, car des chiens m’environnent, une troupe de scélérats rôdent autour de moi; ils ont percé mes mains et mes Pieds, je pourrais compter tous mes os.  Ils se partagent mes vêtements, ils tirent ma tunique au sort.» C’est une des plus belles prophéties et des plus probantes parce qu’elle est remplie de détails insignifiants mais typiques qui ne peuvent se dire d’aucun autre que de Jésus.  Isaïe, 53, décrit la passion de Jésus surtout au point de vue de ses humiliations et des souffrances intérieures qui ne peuvent pas venir des hommes pour glorifier leur héros qu’ils auraient inventées.  «Il était méprisé et abandonné des hommes, homme de douleurs et familier avec la souffrance, comme un objet devant lequel on se voile la face, en butte aux mépris, nous n’en faisions aucun cas… Vraiment, c’était nos maladies qu’il portait et nos douleurs dont il était chargé; et nous, nous le regardions comme un puni, frappé de Dieu et humilié.  Mais lui, a été transpercé à cause de nos péchés, broyé à cause de nos iniquités; le châtiment qui nous a donné la paix a été sur lui et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.  On le maltraite… et il se soumet et n’ouvre pas la bouche, semblable à un agneau qu l’on mène à la tuerie et à la brebis muette devant ceux qui la tondent… on lui a donné son sépulcre avec les méchants et dans sa mort il est avec le riche, alors qu’il n’a pas commis d’injustice et qu’il n’y a pas de fraude dans sa bouche.» Michée, 5-3, annonce qu’il naîtra à Bethléem.  «Et toi, Bethléem, Ephrate, quoique petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui doit être Dominateur en Israël et ses origines dateront des temps anciens, de jours de l’éternité.» C’est donc l’Eternel qui naîtra à Bethléem.  Quand les Mages demandent aux prêtres où doit naître le Messie, ils savent bien que c’est à Bethléem.  Leur seule raison d’être était d’annoncer le Messie; ils auraient dû prévenir les Mages à Bethléem!

Isaïe, 9, annonce où le Messie commencera son ministère:

«Comme le premier temps a couvert d’opprobre le pays de Zabulon et le pays de Nephtali, le dernier temps remplira de gloire le chemin de la mer, le pays d’au-delà du Jourdain et le district des nations.  Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière et sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre de la mort, la lumière a resplendi.» Isaïe, 9-5: «Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné; l’empire a été posé sur ses épaules et on lui a donné pour nom: Conseiller, Admirable, Dieu fort, Père éternel, Prince de la paix, pour étendre l’empire et pour donner la paix sans fin au trône de David et à sa royauté, pour l’établir et l’affermir dans le droit et la justice maintenant et toujours.

Isaïe, 55: «Prenez courage, ne craignez point: Voici votre Dieu, la vengeance vient, une revanche divine; il vient Luimême et il vous sauvera.  Alors s’ouvriront les yeux des aveugles, alors s’ouvriront les oreilles des sourds; le boiteux bondira comme le cerf et la langue du muet éclatera de joie.» Quand J.  Baptiste envoie ses disciples demander à Jésus qui il est, Jésus retient les envoyés, puis fait tous ses miracles devant eux et les renvoie en leur citant ces paroles d’Isaïe.  Dan.  2-44, en expliquant le songe à Nabuchodonosor au sujet de la statue de différents métaux, dit: «Dans le temps de ces rois, le Dieu du ciel, suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit et dont la domination ne sera point abandonnée à un autre peuple; il brisera et anéantira tous ces royaumes-là et lui-même subsistera à jamais.» Puis Daniel indique le temps exact de la venue du Messie.  Dan.  8-22: L’Ange dit à Daniel: Soixante-dix semaines ont été déterminées sur ton peuple et sur la ville sainte pour enfermer la prévarication, pour sceller les péchés et pour expier l’iniquité et pour amener la justice éternelle, pour sceller vision et prophètes et pour oindre le Saint des saints.  Sache donc et comprends: depuis la sortie d’un édit ordonnant de rebâtir Jérusalem jusqu’à un oint, un chef, il y a sept semaines et soixante-deux semaines; elle sera rebâtie, places et enceintes, dans la détresse des temps.  Et après soixante-deux semaines un Oint sera retranché et personne pour lui.  Et le peuple d’un chef qui viendra détruire la ville et le sanctuaire et sa fin sera dans l’inondation et jusqu’à la fin il y aura guerre, ce qui est décrété touchant la dévastation.  Il conclura une alliance ferme avec un grand nombre pendant une semaine et au milieu de la semaine il fera cesser le sacrifice et l’oblation et sur l’aile des abominations viendra un dévastateur et cela jusqu’à la destruction et ce qui a été décrété se répandant sur le dévasté»…

Ces semaines sont des semaines d’années, donc 490 ans après l’édit d’Artaxerxès Longuemain I, dans la 20e année de son règne.  Esd.  2-8.  Aggée, 2-7, annonce que Jésus viendra dans le temple bâti pour Zorobabel: «J’ébranlerai toutes les nations et les trésors de toutes les nations viendront et je remplirai de gloire cette maison… grande sera la gloire de cette maison, la dernière plus que la première et en ce lieu je mettrai la paix.» On désigne souvent le Messie par: la Paix.  Malachie, 3: «Voici que j’envoie mon messager et il préparera le chemin devant moi (J.  Baptiste), soudain viendra dans son temple le Seigneur que vous cherchez, l’ange de l’alliance que vous désirez.  Voici il vient, dit Yahveh des armées.  Et qui soutiendra le jour de sa venue et qui restera debout quand il apparaîtra?  Car il sera comme le feu du fondeur, comme la potasse des foulons… il pacifiera les fils de Lévi et les épurera comme l’or et l’argent.» Deut.  28-15.  Moïse prophétise les châtiments du peuple juif s’il ne reste pas fidèle à Dieu.  Cela ne concerne pas Jésus directement, mais montre que celui qu’ils ont rejeté était bien le Messie, fils de Dieu.  

Elle confirme les autres prophéties.  «Si tu n’obéis pas à la voix de Yahveh, ton Dieu (qu’il manifestait par les prophètes) voici toutes les malédictions qui viendront sur toi.  Yahveh fera partir contre toi de loin, des extrémités de la terre, une nation à la marche rapide comme le vol de l’aigle (les Romains) nation dont tu n’entendras pas le langage, nation à l’aspect farouche qui n’aura d’égard ni pour le vieillard ni pour l’enfant.  Elle dévorera le fruit de tes troupeaux et le fruit de ton sol jusqu’à ce que tu sois détruit.  Elle t’assiégera dans toutes tes portes jusqu’à ce que tombent dans tout le pays tes murailles hautes et fortes, dans lesquelles tu auras mis ta confiance, tu mangeras le fruit de tes entrailles, la chair de tes filles et de tes fils, tant sera grande l’angoisse et la détresse où te réduira ton ennemi».  Tout cela s’est passé et vérifié dans la prise de Jérusalem par les Romains en 70.  «Yahveh te dispersera parmi tous les peuples, d’une extrémité de la terre à l’autre, et là tu serviras d’autres dieux que n’ont pas connus ni toi ni tes pères, de bois et de pierres.  Parmi les nations mêmes tu ne seras pas tranquille et il n’y aura pas un lieu de repos pour la plante de tes pieds; là Yahveh te donnera un coeur tremblant, des yeux éteints et une âme languissante.  Ta vie sera comme en suspens devant toi, tu trembleras la nuit et le jour et tu ne croiras pas à ta vie.  Le matin tu diras: Que ne suis-je au soir?  et le soir tu diras: Que ne suis-je au matin?  à cause de la crainte qui agitera ton coeur et des choses que tes yeux verront…» Cette prophétie s’est toujours réalisée pour les Juifs, mais comme elle est encore plus vraie durant ces guerres mondiales où les Juifs sont si persécutés et massacrés par milliers et par millions!  C’est évident que pareil châtiment leur vient d’avoir rejeté leur Dieu; jamais le ciel les aurait puni des siècles de temps et si durement pour la mort d’un seul homme.  C’est parce qu’ils ont rejeté leur Dieu qu’ils sont punis aussi de cet aveuglement qui les empêche après 19 siècles de croire à la divinité de Jésus.  C’est parce que cette preuve des prophéties est la plus forte que Dieu pouvait nous donner qu’il punit si sévèrement les Juifs de n’y pas avoir cru.  N’imitons pas la dureté des Juifs si nous ne voulons pas participer à leurs affreux châtiments!  La force des prophéties se trouve dans leur ensemble.  C’est comme si une trentaine d’artistes faisaient le portrait d’un homme qu’on n’a pas vu, que la plupart ne connaissent pas et qui vivent dans différents siècles.  Comment pourraient-ils faire ainsi le portrait parfait, disons d’un Napoléon?  Ou encore, si on prend un seul trait de ce portrait, il pourrait bien s’appliquer à plusieurs hommes; ce n’est que dans l’ensemble qu’ils peuvent faire le portrait d’un homme en particulier.  De même pour les prophéties, on peut dire que Jésus n’est pas le seul à naître à Bethléem, pas le seul à être crucifié, etc.  Mais c’est quand on les prend toutes ensemble qu’elles ne peuvent plus s’appliquer à autre qu’à Jésus.

Plusieurs sont assez vagues et même insignifiantes, c’est vrai et c’est ce qui fait leur force.  Des hommes n’auraient jamais donné de pareils détails pour un héros qu’ils auraient voulu imaginer, par exemple, ce qui arriva à sa mort: être abreuvé de vinaigre, crucifié entre deux larrons, aucun os brisé quand ceux des deux autres le sont, sa tunique tirée au sort, etc.  Aucun Juif n’a jamais vu d’importance dans tous ces détails qui n’ont de force qu’une fois accomplis en Jésus.  Dans les révélations tout homme peut s’illusionner, mais dans les prophéties il n’y a pas d’illusion possible.  Dieu seul pouvait coordonner toutes ces prophéties sur un seul homme, Jésus.  Rien au monde ne peut mieux prouver l’intervention divine.  Servons-nous donc de cette preuve, la plus belle et la plus forte que Dieu pouvait nous donner tout en nous laissant libres pour que nous ayons du mérite à l’accepter.  Pas un seul fondateur de religion n’a eu ainsi sa vie toute écrite jusque dans les moindres détails des siècles avant son apparition.  Dieu seul pouvait le faire… et il dit qu’il l’a fait pour son Fils Dieu comme lui: «Voici mon Fils bien-aimé, en qui j’ai toutes mes complaisances, écoutez-le»!  Il le faut sous peine de damnation… et pour avoir la vie éternelle avec lui au ciel… Elles prouvent donc l’intervention divine.  C’est ce que l’on vient de montrer.  Elles prouvent la mission divine de Jésus.  Ces deux vérités sont comme les corollaires de la preuve des prophéties.  Puisque Dieu est intervenu spécialement pour préparer ainsi la venue du Messie, c’est donc qu’il approuve son oeuvre et sa mission dans le monde.  Il le prépare précisément pour cet oeuvre.  Ce divin dans la préparation est le gage du divin dans sa mission surtout quand Jésus dit constamment qu’il est venu accomplir l’oeuvre que son Père lui a confiée et qu’il montre bien que cette oeuvre est divine puisque c’est expier l’offense faite à Dieu et racheter le monde pour que les hommes puissent aller au ciel contempler Dieu dans la vision béatifique.

Les miracles de Jésus.  Aux Juifs qui l’accusent d’avoir blasphémé parce qu’il s’est dit le Fils de Dieu, Jésus répond: «Si je ne fais pas les oeuvres de mon Père, ne me croyez pas, mais si je les fais, lors même que vous ne voudriez pas me croire, croyez à mes oeuvres afin que vous sachiez et reconnaissiez que le Père est en moi et que je suis dans le Père.  Jo.  10-37.  Voyons d’abord leurs caractères divins et qui montrent leur origine.  des hommes ne procéderaient jamais de cette façon.

Leurs caractères.  ils sont simples, nombreux, prédits, charitables et symboliques de la doctrine de Jésus.  Simples.  Comme Jésus les fait pour attirer l’attention des hommes sur l’invisible divin de la foi, il met le moins possible de sensible.  Comme les hommes et les démons sont pour les choses sensibles, ils aiment ce qui frappe l’esprit et le clinquant, comme on peut voir par les miracles des évangiles apocryphes.  Jamais Jésus a fait des miracles pour épater les gens; il les fait toujours pour éveiller l’attention sur le monde invisible de Dieu.  Nombreux.  Les évangélistes en signalent une quarantaine, mais d’après les dernières paroles de S.  Jean il est certain que Jésus en a fait beaucoup d’autres.  Les évangélistes disent: il guérit tous ceux qui se présentaient, mais ils ne donnent pas de détails.  Il en faisait à la journée.  Ils s’intercalent dans sa vie comme la trame dans un tissu.  Comme il guérissait tous ceux qui se présentaient, les foules accouraient à lui, car on sait comme le peuple court vite après les faiseurs de miracles!  Prédits comme dans le texte d’usage déjà cité plus haut.  c.  35: «Il vient Lui-même et il vous sauvera.  Alors s’ouvriront les yeux des aveugles, alors s’ouvriront les oreilles des sourds, les boiteux bondiront comme le cerf et la langue du muet éclatera de joie.» Charitables.  Jésus opère ses miracles pour soulager les misères du prochain et par compassion pour lui.  Jamais il ne les fait pour des motifs intéressés comme les hommes feraient.  Il veut leur donner la foi ou l’augmenter et leur prouver qu’il est Dieu et qu’il y a un monde divin auquel il vient les appeler.  Symboliques des guérisons des maladies spirituelles qu’il veut guérir dans les âmes.  Marc, 5-32: On présente à Jésus un sourd et muet.  Jésus le tirant de la foule, met ses doigts dans les oreilles et de la salive sur la langue et levant les yeux au ciel, il soupire et dit: Epheta, ouvrez-vous!  et il fut guéri.  Jésus n’a pas fait ces gestes pour rien; il voulait nous enseigner les leçons que les Pères de l’Eglise n’ont pas manqué de nous signaler.  Il le tire à l’écart pour montrer que les pécheurs doivent se retirer de leur façon ordinaire de vivre, changer de moeurs et fuir les occasions de péché.  Il met ses doigts dans les oreilles du sourd pour indiquer que c’est par les dons du S.  Esprit qu’il guérit l’aveuglement de l’âme.  L’Action du St-Esprit est indiquée par le doigt: le doigt de Dieu est là.  Il regarde le ciel pour indiquer que tous les dons viennent de là et que les pécheurs doivent prier, puis il soupire pour signifier la contrition que les pécheurs doivent avoir.  Les trois morts ressuscités par Jésus représentent les trois sortes de péchés mortels qui tuent l’âme.  La fille du chef de la synagogue que Jésus ressuscite dans la maison signifie les péchés intérieurs, comme les pensées, les désirs et les consentements.  Le deuxième mort est le Fils de la veuve de Naïm qu’on portait déjà en terre: ce sont les péchés mortels extérieurs qui passent dans les actes.  Enfin Lazare qui était déjà dans le sépulcre représente les pécheurs d’habitude qui restent dans la corruption comme dans un tombeau.  Mt.  92.  Lorsque Jésus guérit le paralytique, il lui dit: «Mon fils, ayez confiance, vos péchés sont remis.  Aux Juifs étonnés, il dit: Lequel est le plus facile de dire: Vos péchés vous sont remis ou de dire, levez-vous et marchez?  Car afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir sur la terre de remettre les péchés.  Levez-vous, dit-il au paralytique, emportez votre lit et allez-vous-en dans votre maison.» Celui-ci se leva et s’en alla dans sa maison… Le miracle de Cana prépare les esprits à accepter le changement du vin au sang de Jésus dans l’Eucharistie.  Toutes les sortes de malades autour de la piscine probatique signifient toutes sortes de pécheurs.  La multiplication des pains signifie l’Eucharistie.  Le travail de l’Eglise et ses péripéties sont indiqués dans la pêche miraculeuse, la tempête apaisée et Jésus marchant sur les flots.  Les actes montrent aussi que les Apôtres ont fait plusieurs miracles comme leur Maître et toujours dans l’Eglise il y a eu des Saints qui en ont fait.  Les ennemis de Jésus attaquent ses miracles comme ses prophéties.  Parce que la belle-mère de Pierre aurait pu être guérie par la surprise de voir Jésus, ils voudraient les expliquer tous par de l’autosuggestion!… pour les morts ressuscités???  pour l’aveugle-né?  Inutile de s’attarder à de pareils raisonnements.  Est-ce qu’on va nier l’existence des étoiles visibles, parce que plusieurs ne le sont pas?  que les lois de la nature ne valent rien parce que nous en ignorons un bon nombre?  Confirment les Prophéties qui le déclaraient divin avant sa venue; les miracles le montrent possédant une puissance divine et qu’il est bien le maître de la nature, comme de la vie et de la mort.  C’est une fameuse confirmation des prophéties.  Prouvent sa divinité Jo.  10-23.  Un jour d’hiver Jésus se promenait dans le temple sous le portique de Salomon.  Les Juifs l’entourèrent et lui dirent: «Jusqu’à quand tiendrez-vous notre esprit en suspens?  Si vous êtes le Christ, dites-le nous franchement.» Jésus leur répondit: «Je vous l’ai dit et vous ne me croyez pas; les oeuvres que je fais au nom de mon Père rendent témoignage.» Jésus donne donc ses miracles comme preuve de sa divinité.  Ils devraient l’être aussi pour nous!  Les pharisiens sont si convaincus que ses miracles prouvent sa divinité qu’ils décident de le tuer pour empêcher le peuple de le suivre.  Après la résurrection de Lazare ils disent: «Que ferons-nous?  Cet homme opère beaucoup de miracles; si nous le laissons faire, tous croiront en lui et les Romains viendront détruire notre ville et notre nation.» Sa divinité apparaît encore plus quand il fait des miracles en son propre nom, comme lorsqu’il dit au centurion: «J’irai et je guérirai votre fils.» Mt.  8-5.  Quand il communique ce pouvoir aux Apôtres en son nom: «Seigneur les démons mêmes nous sont soumis en votre nom».  Il leur répondit: «Je contemplais Satan tombant du ciel comme la foudre.  Voilà que je vous ai donné le pouvoir de fouler aux pieds les serpents et les scorpions et toute la puissance de l’ennemi et elle ne pourra vous nuire en rien.» L.  10-17.  Quand il opère des miracles comme preuve de sa divinité, comme dans le cas du paralytique déjà cité.  En Jo.  5-21: «Car comme le Père ressuscite les morts et leur rend la vie ainsi le Fils donne la vie à qui il lui plaît.» Jésus est le seul au monde qui ait fait des miracles en son propre nom.  C’est donc qu’il est le Maître de la nature.  Eh bien!  que ces quelques considérations nous fortifient dans notre foi en la divinité de Jésus; qu’elle soit solide, ferme et constante.  Qu’elle nous fasse accepter sans aucun choix toute la doctrine de Jésus quelque pénible et contraire à la nature qu’elle puisse être.  Qu’on soit logique.  S’il est Dieu, soyons absolument tout à lui et exactement comme il le veut lui-même.  Tout aux choses de Dieu!  doit être notre mot d’ordre à l’avenir!…